Les formes de décélération ou d’inertie

Cinq formes de décélération qui semblent se mettre « en travers » des trois dimensions précédemment notées (NDL #2) :

  • Limites naturelles de la vitesse
  • Îlots de décélération
  • Le ralentissement comme contrecoup dysfonctionnel
  • 2 formes de décélération intentionnelle

Les limites de vitesse naturelles

Par exemple
les temps de perception et de traitement par le cerveau,
les mécanismes de reproduction…

Les oasis de décélération

Des endroits ou des contextes où le temps « s’arrête » : sectes religieuses, marginalités…

La décélération comme conséquence dysfonctionnelle de l’accélération sociale

Forme dysfonctionnelle / par exemple les embouteillages.
Forme pathologique / par exemple formes de dépressions comme réactions décélératoires.

Les décélérations intentionnelles

  • La décélération fonctionnelle /ACCELERATOIRE
    Mise à l’écart temporaire: retraites dans un monastère, cours de yoga…
  • La décélération idéologique / OPPOSITIONNELLE
    Décélération radicale, antimoderniste…


“Tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos, dans une chambre.”
Blaise Pascal

A ce point de lecture et de réflexion, me revient en mémoire un ouvrage qui se prélasse sur quelque rayon de ma bibliothèque et qui a pour titre ”Du bon usage de la lenteur”.

Son auteur Pierre Sansot, philosophe et anthropologue (1928-2005).

“J’ai choisi mon camp, celui de la lenteur.” 
Pierre Sansot

Sensible aussi à la vivacité et au brio, il n’entend pas opposer à tout prix lenteur et célérité (qui peuvent se révéler complémentaires chez un même individu obéissant à des rythmes variés), ni célébrer l’une pour mieux condamner l’autre: simplement, avec courtoisie mais fermeté, Sansot refuse de se laisser brusquer, bousculer par le temps. Il avoue sa tendresse pour ceux qui osent faire le choix de vie de l’écoute, de l’attente, de l’acceptation paisible de l’insignifiance, de l’attention portée aux choses quotidiennes, quittes à passer pour paresseux, maladroits, engourdis voire empotés.
Isabelle Martin, Le Temps, 1998.

Penchons nous sur le bréviaire des attitudes propices à la lenteur définies par Pierre Sansot et reprenons-le à notre compte…

FLÂNER, tel un moderne Baudelaire, ou Aragon, partir sans but laissant ouvertes toutes les disponibilités…

ECOUTER, se mettre dans une attitude de réceptivité, d’attente patiente, de temps accordé où l’on s’oublie pour entendre l’autre…
RÊVER, se détacher peu à peu des movements fébriles du réel pour donner toute sa place aux « nuages, ces merveilleux nuages… »

ATTENDRE, comme antidote à nos impatiences, pour que dans l’infini de cette ouverture puisse se révéler l’essentiel.