The concept of RESONANCE 
as a solution to 
ACCELERATION…

Où le concept de RÉSONANCE est proposé comme solution à L’ACCÉLÉRATION…

Le rythme de la vie s’est accéléré… nous n’avons pas le temps alors même que, grâce à la technique, nous en gagnons toujours plus
Comment expliquer ce gigantesque paradoxe du monde moderne…

La question de la vie que nous voudrions mener revient exactement à poser celle de la manière dont nous voulons passer notre temps, mais les qualités de « notre » temps, ses horizons et ses structures, ses rythmes, ne sont pas sous notre contrôle, ou seulement dans une faible mesure. Les structures temporelles ont une nature collective et un caractère social… Elles sont essentiellement placées sous le signe de l’accélération.

J.M.W. TURNER Pluie, vapeur et vitesse
(Rain, Steam and Speed – The Great Western Railway) 1844

Les structures temporelles de la modernité comportent trois types différents d’accélération:

  • Accélération technique – qui devrait avoir pour conséquence de ralentir le rythme de la vie.
  • Accélération du rythme de vie – qui compte tenu de l’accélération technique représente une forme sociale d’accélération paradoxale.
  • Accélération de la vitesse des transformations sociales et culturelles.
CLAUDE MONET Le train dans la neige 1875 Musée Marmottan Paris

Trois horizons temporels distincts : vie quotidienne, existence, époque.

  • Structures temporelles de la vie quotidienne (travail, loisir, veille, sommeil…) et la synchronisation.
  • Structure du temps de la vie (études, profession, enfants).
  • Structure de l’époque.

C’est dans leur interaction que ces trois niveaux de temps déterminent le mode « d’être-dans-le-temps » d’une personne, et ils doivent être réajustés en permanence.

Crise du temps

The time is out of joint; O curs’d spite,
That ever I was born to set it right! (1.5.188)

Le temps est disloqué. O destin maudit,
Pourquoi suis-je né […]
 
SHAKESPEARE Hamlet

Ce qui est en cause quand on parle de modernité, c’est l’accélération du temps. CONRAD PETER, 1999.

Depuis environ 1750 paraissent des témoignages – trahissant la plupart du temps un grand désarroi – qui expriment le sentiment d’une gigantesque accélération du temps et de l’histoire.
Ce sentiment se renforce avec l’apparition du chemin de fer.

Et trains, voici les trains qui vont plaquant les ponts.
Les trains qui vont battant le rail et la ferraille.
Qui vont et vont mangés par les sous-sols profonds
Et revomis, là-bas, vers les gares lointaines.
Les trains, là-bas, les trains tumultueux — partis.
Tonneaux de poix, flaques d’huiles, ballots de laine !

J’écoute avec ma fièvre et j’absorbe, en mon être,
Les tonnerres des trains qui traversent la nuit.

ÉMILE VERHAEREN

Deux diagnostics de l’époque actuelle (modernité):

  • Tout va de plus en plus vite > Futur ouvert, incertain, impossible à prévoir…
  • Tout est figé, immobile > Cristallisation, pétrification, ennui…

Paul Virilio parle d’« immobilité fulgurante » ce qui rapproche les deux perspectives : déchaînement de l’histoire évènementielle et immobilité des idées.
La première conduit à une intensification des rythmes de vie, la deuxième à l’ennui. Le temps immobile a sa traduction pathologique qui prend le nom de dépression.
Le dépressif est enfermé dans un présent – incapable qu’il est de se projeter dans l’avenir. Le temps du dépressif est un temps mort – condamné qu’il est aux ruminations d’un passé négatif et à l’impossibilité de développer une anticipation positive. Ce qui renvoie aux travaux sur l’anticipation de Jean Sutter.
La dépression peut être considérée comme une maladie du temps dans un triple sens :

  • possible conséquence de rythmes, de pressions accrues.
  • sentiment d’un temps suspendu, d’une absence d’avenir.
  • incapacité d’agir et paralysie psychique devant l’impossibilité de diriger son énergie vers un but fixe, permanent et considéré comme valable.
GIACOMO BALLA Speeding automobile 1912