Je vivrai l’amour des autres, Jean Cayrol, 1947 (Prix Renaudot) 

En exergue

Ce n’est pas simple de s’aimer… il faut toujours se battre, se détester,   c’est cela aimer.

Il est curieux que je ne rencontre que des gens avec lesquels je ne peux pas faire route longtemps.

J’ai de tout pour faire un amour en moi ; on m’attend.

Il pleure avec tout le monde du même amour, car de tout ce qui est son amour, chacun doit en être atteint…

Il ne marche plus, il pleure ; jamais il n’aurait cru que c’était si doux, si réconfortant ; avant il se serait caché de honte ; il aurait rougi de cette faiblesse, mais il sent qu’il faut savoir aussi être faible, s’abandonner, pour être un homme ; il sait bien que ce n’est pas flancher mais accepter enfin sa pauvreté ; la misère des hommes n’a pas de prix : un frisson sur les épaules trop faibles d’une femme, le premier tremblement d’un enfant qui a faim, c’est de là que le monde peut être sauvé.

Si on pouvait me toucher, si on savait me toucher.

On avait peut-être besoin de lui maintenant.  

Pic Prasanna Upajeewa